Youpi, le boucle est bouclée, une fois de plus Yec'Hed Mad est revenu de

son périple à travers l'Atlantique.



Nous avons atteint Ouessant hier soir vers 23H00 et continuons vers Bréhat

pour rencontrer Boléro et poursuivre notre trajet avec lui jusqu'à Saint

Malo.



Ce CR est le dernier avant notre arrivée prévue et confirmée samedi à

12H00 au port des Sablons.



Après notre arrivée, nous compléterons le blog avec les dernières photos,

y comprises celles de l'arrivée.



Nous vous donnons rendez vous samedi matin sur l'eau ou à midi sur le

ponton.


Et
voici votre « Nautic Transat Show » - l’hebdo du 14/05
au 20/05 :

Pour ceux qui ne
peuvent se connecter quotidiennement, nous avons décidé d’éditer
un hebdo de notre aventure. Plus détaillé que les bulletins
quotidiens mais pas forcément, plus drôle mais pas forcément, plus
véridique mais pas forcément… bref, ce sera la même chose mais…
pas forcément ! Nous sommes partis un jeudi, aussi, nous
enverrons l’hebdo tous les… jeudis !

 Jeudi
14/05/15



Nuit
calme et retour des étoiles, on se sent moins seul en pleine nuit !
Beau
temps, vent d’une dizaine de nœuds, on croise à 6 nœuds par vent
arrière, voiles en ciseaux (grand voile et génois) + solent, on
profite de tous les courants d’air, ça avance bien et c’est très
confortable.
Nettoyage
de la plage arrière avec un produit « fait-pour-ça »
par Amélie et Enguerrand, ça frotte, ça sent bon, c’est propre
et ça se voit !
Déjeuner :
une entrée tiède, une part de tortillas à base du reste de riz
d’avant hier, de pain dur, d’œufs et d’estragon. En plat,
blanc de poulet poêlé avec chou blanc en salade à la rémoulade
(sauce maison), fromages.
Dans
l’après midi, il fait beau, une mission d’aération des
mousses-matelas de la cabine avant s’impose tant ils sont humides,
limite mouillés. Marc dort d’ailleurs dans le carré avec
Enguerrand depuis 2 nuits. On en profite pour sortir également les
affaires (voiles, gilets…) des coffres de cette même cabine avant.
Une demi-surprise, un des coffres contient au moins 5 litres d’eau,
tout s’explique, il y a sans doute une infiltration lorsque les
vagues tapent sur tribord par gros temps.
Eric
nous en parle depuis fort longtemps, aujourd’hui il passe à
l’acte. Il nous prépare ses carottes fondantes aux lardons, on se
régale grave. Pour le dessert, Amélie nous gratifie d’un gâteau
au chocolat (recette d’Eric) exécuté et cuit à la perfection, il
est super bon. Pour avoir quelque peu « chambré » la
pâtissière, Enguerrand et Marc sont privés d’une seconde part.
Eric qui n’a rien dit, qui n’est donc pas puni, ne joue pas la
solidarité masculine et engouffre sa deuxième portion sans état
d’âme !
La
météo est clémente, on en profite pour changer/tester un nouveau
système pour les quarts de nuit. Toujours tournants, d’une durée
moins longue (2h30) mais effectués par tout le monde, plus de hors
quart.
1er
quart……. : 21h30-0h

2ème
quart….. : 0h-2h30

3ème
quart…. : 2h30-5h

4ème
quart…. : 5h-7h30

Celui
ayant fait le 1er quart (le plus facile) reprend à 7h30
en attendant le réveil des autres. On vous dit demain notre ressenti
de cette nouvelle formule.

 Vendredi
15/05/15



Nuit
peu venteuse, une dizaine de nœuds. Avec la GV, les 2 voiles d’avant
(génois tangonné et solent), le moindre souffle est exploité et on
avance entre 5 et 6 nœuds de moyenne. Nuit calme donc, à nouveau
étoilée et notre nouveau système de quarts remporte l’adhésion
de tous, nous continuerons de cette façon jusqu’à Saint-Malo.
Encore du bricolage à faire sur le bateau, ce matin Eric et Marc
démonte une nouvelle fois l’éolienne. En effet, cette dernière
fonctionne bien mais il y a une masse quelque part et par l’effet
de l’électrolyse des tâches de rouille apparaissent sur le pont
aux endroits des fixations du portique. Nous changeons donc le câble
de raccordement électrique qui passe dans les tubes du portique pour
rejoindre les batteries. Ce n’est pas aisé, après plusieurs
tentatives, nous y parvenons enfin. Nous attendrons des vents plus
puissants pour tester la nouvelle installation.
Pour
le déjeuner, Enguerrand nous prépare des spaghettis à la
bolognaise. Nous ne mangeons que peu de pâtes, celles-ci sont
parfaitement cuites, la sauce est légère, on boulotte allègrement
les 500 grammes du paquet, il n’y aura pas de restes.
En
dessert, Enguerrand très en verve culinaire, nous fait découvrir le
gâteau nantais… en fait, un Quatre-Quarts arrosé copieusement de
rhum. C’est bon, y’a du rhum !
L’après
midi ensoleillée est à 2 visages, bien que tout le monde à bord
ait la même météo, 2 tendances s’opposent :
-
Amélie et Marc en profitent pour faire une belle sieste sur le pont.
-
Eric et Enguerrand réparent de leur côté le tableau électrique
qui disjoncte lorsqu’on s’appuie dessus.
Et
puis, arrive la surprise du jour, on a beau se compter et se
re-compter, cette après midi, nous sommes… 5 à bord !
Oui,
5 : Eric, Amélie, Enguerrand, Marc… mais qui est donc cette
5ème qui repose, là, près du cockpit ? Personne
n’y avait prêté attention et pourtant, elle est belle, noire,
élégante, où se cachait-elle ? Depuis combien de temps
est-elle là, à bord, avec nous ? Quelle discrétion cette
clandestine et quelle classe ! Moulée dans son fourreau noir,
elle est resplendissante de beauté, maintenant on ne voit plus
qu’elle, on lui parle, elle tourne ses yeux vers nous et nous
inonde de son charme. Combien de fois n’a-t-on pas rêvé d’être
au plus près d’une créature comme elle ? Nous, hommes
ressentons comme un devoir, un besoin, une envie de la protéger,
elle qui semble si fragile. Amélie la femme du bord se sent déjà
complice, émue, elle voudrait en faire son amie. Cette inconnue est
bien loin de chez elle, entre terre et mer, en route pour l’Europe
elle aussi mais venant d’Afrique. Cette hirondelle isolée de son
groupe, fatiguée, se repose avec grâce sur le bateau, en notre
compagnie. Elle est posée, là, à quelques mètres de nous, on
s’approche, elle n’est pas effarouchée et si elle s’envole,
elle revient dans l’instant se poser à nouveau au même endroit.
Sans peur, sans affolement, elle volette même jusqu’à l’intérieur
du bateau, se pose et nous regarde. Ses yeux se ferment comme pour
nous indiquer qu’elle se sent en confiance. Nous décidons de la
laisser s’installer sans la brusquer pour que cet instant de repos
lui soit profitable avant qu’elle ne reparte. Marc qui a battu un
œuf pour le plat de ce soir, lui en propose dans une petite
cuillère, sa petite tête tourne de droite et de gauche comme pour
dire merci mais… je suis insectivore ! Chacun de nous retourne
à ses tâches non sans avoir pris quelques photos de cette
magnifique invitée surprise. Et puis, elle s’envole, quitte
l’intérieur du bateau, décrit un cercle dans les airs à
l’arrière du bateau, c’en est fini. Non, elle revient et se pose
sur la tête de Marc, incrédule. Incrédule car elle y reste, son
poids plume pèse, il sent ses petites pattes se fixer dans ses
cheveux. Cet instant est intense, Amélie prend quelques nouveaux
clichés de cette jolie scène de communion. Encore quelques minutes
qu’on aimerait des heures et la voilà partie, cette fois pour de
bon, pour toujours. Bonne route petite hirondelle, tu as fait plus
que notre printemps en cette magnifique après midi. Ça vous a plu ?
C’est une bien belle histoire de mer mais c’est fini, rangez vos
mouchoirs…

Il
est maintenant 18h, c’est « beer time », petite
intermède avant le dîner préparé ce soir par Marc. Nous
commençons avec quelques toastinettes de maquereaux et de foie de
morue. En plat, lasagnes d’épinards à la crème. Nous avons dîné
à 3, Amélie, endormie, avait fait savoir à la communauté qu’elle
préférait continuer à se reposer.
Ce
fut une belle journée, demain devrait être identique, merci Engué…
grand !





Samedi
16/05/15

 La
nuit fut « pétolesque », l’indice du vent est à
minima, vitesse 3 nœuds. Nous décidons d’avancer au moteur mis en
marche vers 8h. A 10h, les batteries sont bien chargées, Eric et
Enguerrand désaccouple la courroie de l’alternateur pour gagner en
puissance et réduire la consommation. Il ne nous reste que 20L de
gaz-oil en réserve, il faut é-co-no-mi-ser ! Sur les vivres,
nous avons vu juste. Mais « juste » dans le sens un peu…
juste ! Sur ce poste aussi, il va falloir gérer, le 1er
Leclerc est encore à bonne distance… Nous sommes, certes, sur la
même latitude qu’Arcachon mais très très à l’Ouest.

Nous
notons qu’à chaque degré de latitude de cette belle côte
Atlantique, nous avons bien sûr des amis (qui nous lisent
peut-être…). Si nous avons déjà salué par le travers ceux de
Biarritz, de Cap Ferret nous n’oublions pas ceux à venir,
Bordeaux, La Rochelle, l’Ile de Ré, La Tranche sur mer, Les Sables
d’Olonne, l’Ile d’Yeu, Pornichet, Le Pouligen, Belle Ile,
Lorient, Brest et… Saint-Malo bien sûr, salut à vous tous !
Le
repas de midi sera composé d’un couscous, en boite, ouverte par
Eric et du dernier ananas frais, découpe et présentation d’Eric !
Cet
après midi, retour de notre boulangère au fourneau, verdict ce
soir.
L’heure
de l’apéro est encore loin, nous décidons de faire un tarot, au
grand air, sur la plage arrière. On ne compte pas les points, pas de
vainqueur, que des sourires…
Nous
avons encore décalé nos montres, 1h de plus sur nos cadrans, nous
vivons à votre rythme à 60mn près, la prochaine fois, nous serons
vraiment synchrones.
Fin
du rhum, les derniers Ti’ Punch seront servis ce soir à bord avant
le dîner. Ce soir nous avons droit à une petite soupette bienvenue
car les soirées commencent à devenir fraîches. Nous enchaînons
avec les restes de lasagnes d’épinards d’hier, d’un morceau de
fromage consommé avec le pain d’Amélie, très réussi. Pour le
dessert, une verrine « home made » by Amélie : dés
de poire au fond, puis un étage de crème au chocolat, une autre
couche de dés de poire, quelques M&M’s surplombent le tout,
c’est « cro-cra-quant » !
Toujours
pas de vent (3 nœuds), on va rester au moteur jusqu’à demain midi
nous disent les gribs et ce griber d’Enguerrand.




Dimanche
17/05/15

 Le
vent bienfaiteur viendra nous apporter un peu de sa présence vers
3h30 du matin. Enguerrand et Marc hissent toute la toile (GV, génois
et solent), malgré les modestes 6 nœuds de vent, nous filons à
4,50 nœuds au grand largue.
Nous
passons la matinée à la voile avec un intermède de 2h au moteur
pour recharger les batteries.
Amélie
et Enguerrand nettoie à fond la plage arrière, un vrai sou neuf, on
mangerait par terre et c’est ce qu’on va faire ! Car pendant
l’apéro, un sachet de noix de cajou voltigera dans les airs, les
fruits secs se répandront sur le pont ! Pas grave, nous
ramasserons, remettrons dans le sachet et grignoterons tous à
qui-mieux-mieux, l’intégralité du paquet.
Il
est bientôt midi, Marc qui a copié 100 fois,
« je-promets-de-ne-plus-renverser-de-graisse-de-canard-sur-le-short-d’Eric »
se remet en cuisine pour un nouveau confit de canard dominical. Cette
fois, les 2 tiers de la graisse resteront dans la boite, jetée
immédiatement en mer. L’autre tiers ira dans un plat à haut
rebord avec les 4 cuisses, le tout réchauffé dans le four. Point de
pommes de terre sautées ou de haricots blancs, notre envie de
fraîcheur et de croquant nous font choisir en accompagnement, du
chou blanc servi en salade avec du maïs. Plus de fromage, pas de
dessert, café direct !
Avec
12 nœuds de vent, on moyenne à 6,50 nœuds de vitesse, on est
toujours grand largue, sans houle, c’est très confortable. Après
midi reposante donc, lecture, sieste, méditation… on attend les 20
nœuds de vent promis par les gribs dans 12h, on se prépare donc
physiquement et mentalement.
Eric
a reconnecté l’éolienne aux batteries ce matin mais le vent
faible ne permet pas de faire un test probant ni pour la production
de courant, ni pour savoir s’il y a toujours une masse dans le
réseau câblé.

Ce
soir, dîner italien préparé par El Maestro Enguerrand :
pizzaninia tomatée avec olives & fromage philadelphia puis
Penne al pesto (500 grammes), il n’y aura pas de restes…
Personne
n’est vraiment fatigué, les nuits précédentes ont été calmes,
tout le monde est open pour un Whist. Eric remporte la partie sur la
dernière mène, un contrat annoncé et réussi de 6 plis, bravo !




Lundi
18/05/15


 Le
vent a suivi les gribs… il arrive pendant le quart d’Enguerrand,
20 nœuds établis, « rafaleux » jusqu’à 25 !
Nous naviguons sous GV avec 2 ris et une moitié de génois. Le
bateau lofe beaucoup dans cette configuration, Enguerrand enroule le
génois, le bateau se stabilise. La houle devient plus forte pendant
le quart de Marc, il passe le relai à Eric à 7h30 qui remet un peu
de génois.
Avec
20 nœuds de vent, l’éolienne tourne à plein régime. Elle
produit bien mais il y a effectivement une masse quelque part, le
câble qui la relit aux batteries ne peut plus en être la cause,
serait-ce l’éolienne, elle-même, mal isolée de ses propres
fixations ? Nous avons besoin de son apport en énergie, nous la
laissons en fonction, tant pis, y aura quelques tâches de rouille à
notre arrivée à Saint-Malo. D’ailleurs, comme nous faisons route
de façon régulière et bien qu’il soit difficile de fixer une
date précise d’arrivée, nous prévoyons néanmoins samedi midi
comme date et horaire possibles à Saint-Malo… à suivre !
Pour
le déjeuner Gite & Tangage se sont invités à notre table… ce
sera donc des « nouilles » 3 minutes sur lesquelles
on renverse un bocal de ratatouille… on est loin de notre
gastronomie habituelle !
Malgré
notre piètre réception, Gite & Tangage jouent les
prolongations, café, goûter et même dîner. Du coup, on récidive,
on fait même mieux en faisant pire : Eric et Marc opte pour du
lyophilisé à 100% (Tajine de poulet, Porc au curry Madras), Amélie
à 50% un bol de soupe à la tomate et steak de soja, Enguerrand,
droit dans ses bottes ne mangera pas !
La
nuit devrait être à l’image de la journée… on espère juste
que ce ne soit pas pire. Dans l’après midi, Marc, de quart sur la
plage arrière, a vu déferler une jolie vaguounette qui a emporté
la capote du bateau et le bonhomme qui s’abritait dessous, lui !
Bon élève, comme il était attaché, il ne sera que mouillé…
mais très mouillé ;-)




Mardi
19/05/15


 Nuit
câline, nuit féline… pour nous c’était nuit marine :
vent, houle, froid, grain… marine, on vous dit !
Quelques
jours que ça dure, plus la fatigue accumulée, l’ambiance à bord
est, du coup, un peu moins joviale. L’équipier de quart de jour
est souvent seul, les autres s’isolent pour lire, se reposer,
écrire.
Et
puis, il n’y a plus de rhum à bord, est-ce que ça peut jouer sur
le moral ? Bah oui, bien sûr, on comprend nettement mieux les
mutineries d’antan quand les barriques étaient vides, ah bah
voilà !
Le
vent baisse un peu, la houle un peu aussi. Va-t-on retrouver le
calme ? Pas suffisamment, ce sera donc encore un déjeuner 100%
boite : lentilles au confit de canard, point !
Il
faut reconnaître que dans notre contexte de restriction alimentaire,
plus beaucoup de choix à bord et trop de mer pour cuisiner, chacun
pense à son petit plat favori, son envie du moment, sa madeleine de
Proust… Interrogé sur le sujet, voici les réponses de
l’équipage :
  • Eric a
    une pensée émue pour la Blanquette de veau au riz de sa Béatrice
  • Amélie rêve
    d’un Hamburger de chez Big Fernand à Issy les Moulineaux
  • Enguerrand salive
    à l’idée du Roti de bœuf haricots verts/pomme de terre
    grenaille de sa Maman
  • Marc 
    se damnerait pour la papillote d’andouillette nappée de Munster
    de « Chez Mèmère Paulette » rue Paul Lelong à Paris

Encore
quelques jours de patience avant ces agapes…
L’après
midi est passée sans fait notoire, la météo est toujours la même,
vent puissant et mer agitée. Les quarts de jour ont une durée
d’1h30 et se succèdent dans le prolongement de ceux de la nuit. On
approche, on approche, la barre des 200 milles a été franchie…

Dîner encore
basique, facile à faire, facile à manger : soupe (sachet) et
riz à la tomate (cuit par Eric)




Mercredi
20/05/15



Nuit
comme la précédente, mer forte, vent soutenu mais intermittent de
12 à 20 noeuds, il y a eu quelques séances d’enroulement et
déroulement de génois suivant le cas. Il a fait froid, nous n’avons
que 12° dans le bateau, c’est peu, surtout quand nos affaires sont
humides, dur-dur de se réchauffer même dans le duvet.
Mais
ce matin, 9h, on sent le changement, le rail de Ouessant est en ligne
de mire… ça commence à sentir bon les galettes !
Comme
le moral remonte et que la mer est plus calme, Marc se remet en
cuisine et prépare un CHOUPATATAIL (Choux-Patate-Ail) en
accompagnement quelques « chauchiches » (saucisses
portugaises) achetées à Horta. Le tout est servi bien chaud à
l’assiette dans le carré, avec couteaux et fourchettes, c’est
réconfortant de revenir à une forme avancée de civilisation.
Dernier
changement d’heure, vos aiguilles tournent maintenant à l’unissons
avec les nôtres parfaitement synchrones, nous savourons chaque même
minute qui nous rapproche de vous.
Bienfait
de la culture, Eric vient de découvrir que le Hamburger date du
19ème et serait d’origine allemande et non anglaise,
va-t-il enfin vouloir en manger un ? Car, nous nous posons la
question, son régime alimentaire ne serait-il pas, un peu, dicté
par son anglophobie ? Et pour le Whisky Eric, comment
t’arranges-tu avec ? Sacrebleu, s’écrie-t-il, c’est
ECOSSAIS pas anglais, je bois du Scotch from Scotland, enfin !

Nous
nous approchons de la côte, traversons le rail et captons enfin des
conversations sur le canal 16. Découverte du canal 79, Ouessant
Météo : secteur Ouest/Nord-Ouest, Hectopascal, Force 3 à 4…
plus jamais ces mots n’auront la même résonance, la même saveur
car le tout est diffusé par une voix gracieuse, fraîche,
envoûtante… comme celle des chanteuses américaines des années
60. Alors lorsqu’elle termine son bulletin par : «… il
y aura quelques gouttes sur la pointe du Raz », forcément, on
arrête de lire de la poésie !
Ce
soir, pour le dîner, soupe de poissons (en… sachet), on termine le
CHOUPATATAIL et les « chauchiches » restantes, en dessert
Enguerrand le gourmand s’est lancé dans un « riz-au-lait »,
seuls Marc et lui en mangent.
22h,
Amélie est de 1er quart, les autres filent au lit, dans l’attente
de profiter, eux aussi, pendant leur quart des premières lueurs des
côtes…



**********************************************************************
5ème
hebdo, le dernier ! Bien sûr, nous vous tenons toujours
informés avec le bulletin quotidien diffusé sur le blog, soyez
attentifs, peut être y-aura-t-il quelques « flash spécial » !




Vous
ne nous connaissez pas tous, voici la présentation de vos héros :
  • Eric :
    Propriétaire du bateau, 20 ans dans la marine (Capitaine de
    Frégate), 20 ans chez Lafarge (Direction), de nombreuses
    expériences à l’internationale, en famille, en tant qu’expatrié.
    A toujours rêvé de faire une transat, a d’ailleurs quelque peu
    anticipé sa retraite pour la mener à bien. Tellement à bien,
    qu’il l’a faite dans les 2 sens Nord-Sud et Sud-Nord !


Ce
qu’il retient de sa transat
: On a beau essayer de
tout anticiper, il reste toujours une part d’imprévu et de
chance. En effet le remplacement du safran (imprévu), et la tempête
évitée de peu (chance) en sont des exemples. Ces deux exemples
montrent que la réussite de cette transat ne fut jamais gagnée
d’avance.

Mais
le succès d’une telle aventure reste essentiellement tributaire
des facteurs humains. La bonne constitution d’un équipage est la
clé de la réussite. Dans les coups durs, où les personnes se
révèlent telles qu’elles sont, la cohésion doit être maintenue.
Ce fut le cas de cette transat comme de ma précédente. Et pourtant
aucun des membres de cet équipage ne se connaissait avant de
rejoindre la Martinique.
Techniquement,
j’ai bien progressé grâce à Enguerrand et aussi par l’expérience
acquise.

Ce
challenge réussi, puisque YEC’HED MAD est de retour à Saint
Malo, aura demandé un investissement personnel et familial très
lourd. J’en remercie Béatrice, mon épouse, de m’avoir toujours
aidé alors que cela n’était pas facile à vivre pour elle.

Cela
en valait cependant la peine et je suis un homme comblé maintenant.






  • Amélie :
    28 ans, très souriante, alias « la petite sirène de
    l’Atlantique », n’aime pas les quarts de nuit par vent
    arrière supérieur à 20 nœuds et forte houle car… l’empannage
    n’est pas son apanage ! A récemment quitté Décathlon,
    responsable du rayon « running » à Paris-Wagram,
    disponible sur le marché de l’emploi, plutôt dans la
    communication interne et surtout dans une boite qui bouge « un
    peu » !


Ce
qu’elle retient de la transat 
: « tout est une
question de mental » ! Ma réputation de voileuse
invétérée dans les soirées parisiennes commençant à devenir une
vraie griberie, je me suis dit qu’il était temps de lui donner une
vraie consistance. L’opportunité d’une transat m’est offerte
sur un plateau…encore au cours d’une de ces soirées
parisiennes : je n’ai plus de boulot, l’occasion est rêvée,
je signe ! J’en ai rêvé, je l’ai eue ma transat !
Mais une fois au milieu de l’océan, pas d’échappatoire
possible, alors il faut tenir : pour soi et pour l’équipage.
Pas facile de trouver sa place au milieu de 3 mecs…Il faut prouver
aux récalcitrants, que même si on est une fille, on sait faire une
manœuvre…mais avec la manivelle de winch ! Le temps…et mon
incompétence en cuisine légitiment progressivement ma place sur le
pont. Ouf ! 3 découvertes pour moi :


  • un
    bateau peut tout endurer ou presque,

  • l’Océan
    Atlantique a toujours une nouvelle combinaison météo à nous faire
    découvrir
  • la
    transat aller… ça fait envie !

Le
mot de la fin : en ai-je plus appris sur les hommes ou sur
l’Océan pendant cette transat : la question reste en
suspend ! Soyez vigilant, un contre-blog rétablissant toute la
vérité sur cette transat pourrait voir le jour…



  • Enguerrand :
    bientôt 33 ans alias « Engué-Grand (quand la météo va
    bien) ou Engué-Grain (quand la météo va mal) », ancien
    moniteur Aux Glénans, skipper pro dans sa jeunesse, technicien dans
    2 sociétés de location de bateaux (Saint-Malo, La Baule), désireux
    de sortir sa veste de quart de la naphtaline avec cette opportunité
    de faire sa 1ère transat. Aventureux, avec un esprit
    d’entreprise, il est co-fondateur de www.gensdeconfiance.fr
    et pratique aussi le rugby !



Ce
qu’il retient de sa Transat
 : J’avais besoin d’une
aventure physique et hors du commun. J’ai été servi dès les
premiers bords. Humainement, j’ai découvert 3 personnes uniques
avec qui j’ai eu l’immense bonheur de naviguer. C’était
l’équipage de rêve, un casting réussit grâce à
GensDeConfiance.fr et la providence. Merci à notre armateur Eric de
nous avoir fait partager son rêve et de nous avoir réunis. Une
transat c’est accueillir les petites victoires, car la mauvaise
météo, la grosse mer, le mal de cœur, le froid, le duvet mouillé
peuvent vous faire regretter l’épopée. Mais un ciel étoilé, un
beau surf sur une vague, des soirées complices entre nous regonflent
notre cœur et notre bonheur. Les intrados et les extrados volent de
nouveau. (Petite ficelle de coton indiquant le bon réglage des
voiles).

J’ai
vécu une belle histoire, et j’imagine déjà la suite ;)



  • Marc :
    55 ans, alias Marc Gyver (pour ses idées de bricolages
    improbables) ou Marc Griber (pour sa forte propension à
    « inventer/raconter » des histoires. Voileux étant
    jeune, avait choisi la mer (Marine Marchande) comme métier (3 ans),
    puis embarque dans la Finance (25 ans), depuis navigue à la voile
    en « parisien » sur invitation, voulait faire un stage
    de voile pour barrer son petit Dufour T7 avec aisance, il a choisi
    de faire une transat !


Ce
qu’il retient de sa Transat
 : Stage très concluant,
je sais maintenant cuisiner en mer… En fait, j’ai profité à
fond de TOUT, les bons moments comme ceux plus chauds, plus qu’une
expérience, je l’ai vécue comme une aventure et ça m’a
vraiment re-donner l’envie de naviguer !